ACApes


2020


Novembre 2020
En France, le gouvernement annonce un nouveau projet de loi portant sur la sécurité GLOBALE, en pleine crise sanitaire. S’en suit directement des mouvements de contestations dans les rues de certaines villes.

Novembre 2020,
c’est mon corps en colère.

Elle. Cette colère.

Venue m’habiter. Et qui maintenant m’habille.

m’entoure
me couvre le corps.

Peau colère.Collée
Que j’avais besoin de faire danser.


Lors de manifestations les outils traditionnels utilisés par les manifestants sont les drapeaux ou les pancartes. Moyens simples et visibles qui deviennent les supports d’un tas de slogans ou des couleurs qu’ils défendent.

Cependant ils ne sont que des supports, les prolongements de ces milliers de bras levés.

Ils n’habillent pas.

Ils ne se portent pas, et quand les poignées sont fatigués, ils sont abandonnés dans un coin.

Je voulais porter ma colère.

Les capes sont un des vêtements les plus communs de l’histoire française. Communes aux deux sexes, elles se portent dans les milieux populaires mais elles sont également associées au pouvoir (hommes d’églises, rois, chevaliers, préfets…).

Dans les histoires magiques, elles sont aussi les éléments des costumes de sorciers, magiciens ou autres super-héros.

Ici, elles deviennent vêtements de colères. Les messages se dessinent sur les plis du tissus, et le tissus enveloppe les silhouettes qui dansent au rythme des batukada.

Les poème prennent vie. S’agitent. S’envolent dans la foule. Défilent dans les rues.

Après, quand c’est fini

j’aime aussi les regarder tendues sur un fil.

Plus rien ne bouge.

Je regarde ma colère sécher.


Ce projet est à la fois
un vêtement et un poème.
Ce projet est à la fois vivant et mort.
Ce projet est à la fois un cri et beaucoup de silence.

installation // performance // espace public // textile // graphisme